14 novembre 2020
Notre devise : Que la Force soit avec nous, pour avancer vers l’Inconnu, aux frontière de l’infini, découvrir de nouveaux Mondes étranges, et reculer… l’Impossible !
Adaptation, inclusion… tout ça, dans le Monde du handicap, nous on connait bien, et je dirais par coeur même… Et si cette fois c’était nous qui incluions le Monde ordinaire dans notre Monde étrange ?
« C’est vraiment trop désagréable, insupportable, irrespirable, liberticide… de porter ce masque ! »
Une main sur l’épaule, je te réponds : « ne t’inquiète pas, tu vas t’habituer ! ». Et oui, comme nous, nous sommes toujours habitué, à force d’efforts, de persévérance, de passage d’étape, de deuil, d’acceptation, de compromis… d’avancer sans peur dehors dans le noir, de pousser les roues de nos fauteuils, de lire sur les lèvres, de déambuler avec une sonde, d’apprécier chaque bouffée d’air de notre respirateur… Ce pauvre petit masque en tissus, désagréable ? Ne t’inquiète pas, tu vas t’habituer, on va te guider !
Et nous voilà tous ensemble entrés dans ce grand film de la vie, qu’on a cru de science fiction, et qui se fait réalité, et oui tous masqués et confinés.
Le confinement, non c’est vraiment…! Génération sacrifiée !? Dis donc ça à tous ceux qui crèvent la dale depuis des lustres de par le Monde, ou à papi qui a survécu à 5 ans du génocide arménien, ou à mamie devenue orpheline à 6 ans pendant l’exode sous l’occupation ! Quel sacrifice ? De rester sur son canapé avec un masque ? D’attendre quelques jours ou quelques mois avant de se prendre dans les bras, alors que d’autres ont dû attendre des années séparés pas le mur de Berlin ?
Génération sacrifiée ou génération solidarité ? Génération qui saura se réinventer, tous nous sauver loin de cette Fatalité où on se croit poussés Oui espérer !
Espérer un Monde meilleur, un Monde nouveau, sans pollution, sans désert, sans faim, sans guerre, sans jalousie, sans violence, sans peur ni haine de l’Autre étrange migré sur le reste de mon petit bout de glaçon à mes côtés…
Et Ludiversité !? Un bateau ivre emporté par le vent dans le courant du Covid !
Heureuse d’avoir enfin en poche un contrat de 5h par mois comme animatrice coordinatrice de l’association, voilà que le confinement arrive ! Quoi faire ? Chômage partiel ? Un, deux, trois mois… non et puis ça en vaut vraiment pas la peine pour si peu d’heures, à côté de tous ceux qui en ont tant besoin et risquent la véritable dégringolade ! Bientôt 1 an maintenant, annulations d’animations, de sensibilisations, déconfinement, reconfinement… et réadaptation.
Premières semaines confinées : un profond silence ! Moi mon burn out je l’avais fait quelques années avant alors c’était plutôt la zenitude… et puis le temps passant j’appelle: « Et les voisins, y a quelqu’un ? Et les adhérents, vous allez bien ? » Et je me rends compte que tapis à petit bruit, la vie continue et des milliers de petites fourmis agissent en solidarité. Alors une idée, se réorganiser, se mettre au numérique, enfin pas plus bête qu’un autre même avec une synthèse vocale ! Apprendre à faire des visio-conférences pour maintenir le lien avec les adhérents, faire des regroupements ludiques virtuels, imaginer que chacun puisse jouer de chez lui avec ses propres dés ou petits bouts de papiers piochés dans un chapeau ou une gamelle, peu importe tant que le lien tient, que le rire et la joie d’être ensemble, même à distance, continue de nous animer et de faire survivre l’association. Réfléchir ensemble à l’avenir, comment réorganiser les sensibilisations sans risque pour nos bénévoles à risque, se chamailler, pinailler chacun sur ses positions en surfant entre rassuristes et alarmistes, et se retrouver.Et puis persévérer dans le contact avec les partenaires, essayer de maintenir des évènements, même juste à distance en ligne, sur des forums de discussion, tables rondes, ou productions écrites (festival Octogoneline, Journée mondiale du refus de la misère, festival des solidarités) … et toujours continuer de croire et d’avancer !
Gladys, Coordinatrice Ludiversité