26 décembre 2020

Le confinement, nous n’y croyions pas vraiment.

Quand l’interdiction de se déplacer est tombée, en mars dernier, nous venions de renouveler une partie de notre équipe de volontaires en service civique.

Il nous a paru difficile de nous enfermer chacun chez nous sans trouver un projet commun qui fédérerait l’équipe, d’autant plus que notre activité s’exerçait alors exclusivement en présentiel. En mars dernier même les programmes de Radio France furent bouleversés et la plupart interrompus.

D’un coup, nous ne pouvions plus faire venir d’invités dans nos locaux, ni les volontaires en charge de la technique. Il a fallu nous réinventer. C’est ainsi que nous avons eu l’idée de La Quarantaine de Tonton Pagou : quarante épisodes de cinq à dix minutes pour raconter un confinement fantasmé.

Toute notre équipe s’est merveilleusement impliquée dans sa création, contribuant aux voix, aux interviews, à la recherche sonore et malgré le contexte compliqué cela restera une très belle expérience. 

L’édition 2 du confinement nous a trouvée mieux préparés, plus libres aussi. Nous avons ainsi pu réaliser des reportages auprès d’associations pour les Dialogues en Humanité, et enregistrer des émissions à distance, notamment avec la Maison des Solidarités, grâce à la magie d’internet. 

Ces confinements nous ont étonnamment permis de resserrer nos liens. Le télétravail nous a imposé un point quotidien favorisant la circulation des informations au sein de l’équipe et l’entraide. Ce sont des éléments que nous aurons à cœur de conserver quand la situation reviendra un peu plus à la normal. 

Bubble Art

15 décembre 2020

Aujourd’hui, l’Afrique subsaharienne ne déplore qu’un 1,7 million de cas de COVID 19 pour 75 millions de cas mondiaux. Le nombre de décès déclarés pour toute l’Afrique est de 40 000 et reste inférieur au nombre de décès français !

Pendant la même durée de temps (estimation faite sur les données des années antérieures), l’Afrique aurait eu à supporter :

  • 100 000 000 nouveaux cas de paludisme avec une très forte mortalité infantile
  • 600 000 nouveaux cas de SIDA
  • 300 000 000 nouveaux cas de diarrhées infectieuses et plus de 100 000 décès d’enfants de moins de 5 ans

La COVID 19 prend tout le terrain médiatique et agrège l’ensemble des financements internationaux au détriment des réelles priorités de santé publique africaines (vaccinations, paludisme, diarrhées, SIDA…). Les programmes de soins préventifs, curatifs, et palliatifs concernant ces maladies sont également perturbés par la pandémie de COVID 19.

L’OMS estime que le manque actuel d’approvisionnement en médicaments anti-paludéens et de moustiquaires imprégnées d’insecticide serait responsable d’un doublement des décès liés au paludisme en Afrique subsaharienne en 2020. Elle prévoit également un doublement du nombre de décès liés au SIDA si la pénurie d’antirétroviraux qui frappe actuellement cette région se prolonge plus de 6 mois.

La lutte contre la COVID 19 ne doit pas se faire au détriment des priorités de santé publique africaines au risque d’observer à la fin de l’année une augmentation dramatique des pertes humaines qui dépasseront très largement celles associées directement à la COVID 19.

Pierre Flori, président de l’association Biologie sans Frontières