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01 décembre 2020

Se sentir utile autrement

Ce deuxième confinement a été pour moi synonyme de solidarité familiale : partir retrouver ma mère pour l’aider dans son quotidien, fatiguée physiquement et moralement par le travail d’infirmière anesthésiste auprès de ses patients COVID.

Une aide confinée, exclusive et interne mais nécessaire et gratifiante : rendre la pareille à la personne qui en a le plus fait pour moi et qui en fait encore beaucoup pour les autres.

Une autre façon de se sentir utile, quand on est déclaré « non-essentiel » par le gouvernement. Une autre façon de se sentir touchée par cette maladie, quand on ne l’a jamais contractée. Une autre façon de dire merci, quand on a assez applaudit (dans le vide)

Le confinement, ça a aussi été synonyme de privilèges : être dans un lieu chauffé et sain, le partager avec des personnes non-violentes, y manger à ma faim, pouvoir changer et laver mes masques à chaque sortie, pouvoir générer une attestation facilement sur mon smartphone, ne pas risquer un contrôle de polices abusif car je suis perçue comme blanche avec des papiers en règle, pouvoir réduire mes déchets et nourrir une conscience écologique car j’ai les ressources nécessaires (temps, argent, etc.), pouvoir travailler de chez moi grâce à du matériel adéquat, etc – la liste est longue. Je suis reconnaissante pour la chance que j’ai tout en ayant conscience des oppressions (sexisme, racisme, violences d’Etat, etc.) qui m’entourent et qui nécessitent ma mobilisation sur les réseaux sociaux, auprès de mon entourage puis dans la rue auprès des autres. 

Aujourd’hui, dernier jour de confinement – réouverture de notre lieu associatif : se sentir de nouveau appartenir au monde extérieur, rigoler de nouveau à des blagues qui ne viennent pas de son écran, échanger des regards souriants avec d’autres personnes que celles avec qui l’on vit, respirer un autre air (pollué) que celui de sa fenêtre ou son balcon, aider et agir de nouveau au sein de la société, se sentir de nouveau utile autrement. 


La mobilisation et la solidarité ne se confinent pas : elles se réinventent et s’adaptent <3
Laurine – Solidarité Afrique 

30 novembre 2020

Nous étions rôdés quand sonna l’heure du deuxième confinement : les outils de communication interne, indépendants des grandes firmes américaines, étaient déjà en place et rassemblent toujours plus de membres de l’association : voyageurs et voyageuses, équipe opérationnelle, bénévoles de plus en plus nombreux et impliqués… 

Nous ne pouvons nous empêcher de voir du positif dans cette nouvelle période de retour sur soi. On voit que pour le système en place, l’économie passe avant les liens sociaux, la sécurité avant la convivialité… mais nous voyons surtout au quotidien comment l’humanité n’a pas besoin de ce système en place pour continuer de vivre et de préparer le monde d’après – qui est déjà celui d’aujourd’hui pour beaucoup.

Les projets de voyages engagés que nous accompagnons se réadaptent au local ; plus que jamais, ce ne sont pas les kilomètres parcourus qui font le voyage, mais l’état d’esprit avec lequel on sort de chez soi… dès qu’on le peut. Bref, un nouveau pas de recul pour mieux bondir dans l’à-venir, un avent pour préparer l’après. C’est ce sentiment qui a inspiré le thème de notre prochain Festival du Voyage Engagé (du 7 au 9 mai 2021) : « Retours sur Terre », pour laisser la place aux paroles déconfinées, à l’éveil citoyen et aux peuples racines.

Remettre la tête sur nos épaules, nos yeux en face des trous, et nos mains dans la terre. Plus que jamais nous sommes déterminés à nous appuyer sur l’expérience de voyage, qu’il soit lointain, proche ou confiné, pour générer le déclic et accélérer la transition écologique et sociétale. Si le voyage engagé est un état d’esprit d’ouverture, d’écologie profonde et de partage, alors faisons de chaque jour un voyage.  

Martin Guignard, responsable développement & événementiel chez On The Green Road

28 novembre 2020

Renaître Roumanie et l’aide à la scolarisation de la communauté ROM en Roumanie. 

Je vous partage un des témoignages reçus de Roumanie, pendant cette période de confinement.

« Bonjour, je m’appelle Cristiana GIURGIU et je suis la directrice de l’Association Renaître Roumanie depuis 13 ans. Je considère que l’année 2020 a été bien difficile pour tous. La pandémie de la Covid-19, avec les mesures de restriction de circulation et de prévention diverses qui en ont découlé dans le monde entier, ont eu de graves conséquences sur l’économie de notre pays et plus particulièrement sur la population la plus vulnérable et pauvre : les bénéficiaires de notre association.

Si on ajoute le fait que la plupart d’entre eux n’ont pas de revenus fixes garantis (certains ne travaillent pas et certains travaillent comme journaliers), les baisses de revenus font dès lors craindre une crise alimentaire majeure. Les prix de certains aliments ont aussi augmenté pendant cette période, ce qui rend la situation encore plus difficile. En Roumanie, la flambée du chômage, les pertes de revenus et la hausse des prix des aliments mettent en péril l’accès à l’alimentation.

Renaître Roumanie a été toujours proche de ses bénéficiaires et les a soutenus dans les moments les plus délicats.

Grâce au soutien de Partage, qui a financé deux projets d’urgence, Renaître a pu assurer aux bénéficiaires des colis d’aliments et des produits d’hygiène nécessaires durant cette dernière période. Chaque fois que nous avons eu besoin de l’aide de Partage, ils n’ont jamais hésité à nous donner un coup de main. Le partenariat entre Renaître et Partage a changé les vies de nos bénéficiaires. Les familles bénéficiaires sont très heureuses et reconnaissantes pour notre travail et pour nos actions en leur faveur. Les colis préparés par Renaître sont essentiels pour le bien-être des enfants. Grâce au soutien de l’Association Partage, dans cette période critique, notre association s’est rendue auprès de ses bénéficiaires avec : sucre, farine de maïs et de blé, huile, lait, yaourts, riz, pâtes, viande et poisson en conserve, pâté, fruits, légumes, sucreries, détergent à lessive, shampoing, dentifrice, savon, chlore et masques de protection.

Les enfants sont ravis quand ils reçoivent des bonbons, du chocolat ou des petits gâteaux, c’est la première chose qu’ils recherchent dans les colis et les mères sont contentes de pouvoir leur préparer une soupe, un deuxième plat et un petit dessert. Les familles remercient pour tout le soutien gratuit que les associations Renaître et Partage leurs offrent. Grâce à notre intervention permanente, je peux dire que les familles ont appris à éduquer leurs enfants dans une manière plus responsable ! Ils considèrent Renaître comme une partie de leur famille qui dans les 20 ans d’existence de l’association, a contribué pleinement au développement de leur famille.

C’est merveilleux que des personnes d’un autre pays pensent à nous et nous aident avec tout ce dont nous avons besoin et qu’ils offrent à l’Association Renaître la possibilité de soutenir des familles et des enfants qui se trouvent en difficulté. Quand de bonnes personnes se réunissent, elles peuvent faire des choses merveilleuses pour leurs semblables. Je n’ai pas de mots pour vous remercier tous. Vous êtes admirables ! »

Francis DUFOUR, PARTAGE Lyon Rhône