Non classé

16 novembre 2020

A ERIS, on a la chance de pouvoir continuer une petite partie de notre activité sur le terrain ce qui nous permet de garder le contact avec les apprenants que nous suivons et aussi de garder le contact avec l’équipe de travail. Car un autre problème qui vient se poser avec le confinement c’est les réunions en visio. Elles dépannent mais ne remplacent pas vraiment les réunions de vive voix. Elles sont souvent plus longues et beaucoup moins efficaces.

Je pense que le confinement est compliqué à vivre pour tout le monde. Mais quand on travaille dans le social et qu’on est motivée par l’impact positif de notre travail sur les personnes que l’on aide, le confinement devient vraiment un fardeau. Savoir qu’il y a tant à faire et qu’on ne peut pas à cause d’un virus qui nous bloque chez nous, savoir qu’il y a des personnes qui ont besoin de notre aide et que l’on peut aider par nos actions mais que pour le moment c’est impossible, tout cela est juste affreusement frustrant. Même si évidemment il est compréhensible qu’au vu de la situation sanitaire, le confinement soit une option évidente. 

Le confinement nous a par ailleurs permis de développer de nouvelles techniques d’apprentissages et de communication à l’aide des nouvelles technologies. Nous avons dû trouver une solution pour garder le contact au moment où nous ne savions pas encore que nous pourrions recommencer une partie des activités en présentiel et nous avons mis en place des petits points vidéos tous les jours de la semaine avec nos apprenants pour garder le contact et leur apprendre un peu de vocabulaire. 

Elisa, service civique, Eris

01 décembre 2020

Se sentir utile autrement

Ce deuxième confinement a été pour moi synonyme de solidarité familiale : partir retrouver ma mère pour l’aider dans son quotidien, fatiguée physiquement et moralement par le travail d’infirmière anesthésiste auprès de ses patients COVID.

Une aide confinée, exclusive et interne mais nécessaire et gratifiante : rendre la pareille à la personne qui en a le plus fait pour moi et qui en fait encore beaucoup pour les autres.

Une autre façon de se sentir utile, quand on est déclaré « non-essentiel » par le gouvernement. Une autre façon de se sentir touchée par cette maladie, quand on ne l’a jamais contractée. Une autre façon de dire merci, quand on a assez applaudit (dans le vide)

Le confinement, ça a aussi été synonyme de privilèges : être dans un lieu chauffé et sain, le partager avec des personnes non-violentes, y manger à ma faim, pouvoir changer et laver mes masques à chaque sortie, pouvoir générer une attestation facilement sur mon smartphone, ne pas risquer un contrôle de polices abusif car je suis perçue comme blanche avec des papiers en règle, pouvoir réduire mes déchets et nourrir une conscience écologique car j’ai les ressources nécessaires (temps, argent, etc.), pouvoir travailler de chez moi grâce à du matériel adéquat, etc – la liste est longue. Je suis reconnaissante pour la chance que j’ai tout en ayant conscience des oppressions (sexisme, racisme, violences d’Etat, etc.) qui m’entourent et qui nécessitent ma mobilisation sur les réseaux sociaux, auprès de mon entourage puis dans la rue auprès des autres. 

Aujourd’hui, dernier jour de confinement – réouverture de notre lieu associatif : se sentir de nouveau appartenir au monde extérieur, rigoler de nouveau à des blagues qui ne viennent pas de son écran, échanger des regards souriants avec d’autres personnes que celles avec qui l’on vit, respirer un autre air (pollué) que celui de sa fenêtre ou son balcon, aider et agir de nouveau au sein de la société, se sentir de nouveau utile autrement. 


La mobilisation et la solidarité ne se confinent pas : elles se réinventent et s’adaptent <3
Laurine – Solidarité Afrique 

30 novembre 2020

Nous étions rôdés quand sonna l’heure du deuxième confinement : les outils de communication interne, indépendants des grandes firmes américaines, étaient déjà en place et rassemblent toujours plus de membres de l’association : voyageurs et voyageuses, équipe opérationnelle, bénévoles de plus en plus nombreux et impliqués… 

Nous ne pouvons nous empêcher de voir du positif dans cette nouvelle période de retour sur soi. On voit que pour le système en place, l’économie passe avant les liens sociaux, la sécurité avant la convivialité… mais nous voyons surtout au quotidien comment l’humanité n’a pas besoin de ce système en place pour continuer de vivre et de préparer le monde d’après – qui est déjà celui d’aujourd’hui pour beaucoup.

Les projets de voyages engagés que nous accompagnons se réadaptent au local ; plus que jamais, ce ne sont pas les kilomètres parcourus qui font le voyage, mais l’état d’esprit avec lequel on sort de chez soi… dès qu’on le peut. Bref, un nouveau pas de recul pour mieux bondir dans l’à-venir, un avent pour préparer l’après. C’est ce sentiment qui a inspiré le thème de notre prochain Festival du Voyage Engagé (du 7 au 9 mai 2021) : « Retours sur Terre », pour laisser la place aux paroles déconfinées, à l’éveil citoyen et aux peuples racines.

Remettre la tête sur nos épaules, nos yeux en face des trous, et nos mains dans la terre. Plus que jamais nous sommes déterminés à nous appuyer sur l’expérience de voyage, qu’il soit lointain, proche ou confiné, pour générer le déclic et accélérer la transition écologique et sociétale. Si le voyage engagé est un état d’esprit d’ouverture, d’écologie profonde et de partage, alors faisons de chaque jour un voyage.  

Martin Guignard, responsable développement & événementiel chez On The Green Road