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8 janvier 2021

Mars 2020, c’est le moment de « lancer » le festival des solidarités… le plaisir de retrouver les associations dans toute leur richesse et leur diversité, chacune des personnes engagées, cette belle énergie collective, expérience hors normes : créer, avec la 40taine d’associations, cet évènement magique à l’échelle de la ville et de la métropole

Mais brusquement, tout s’arrête : le confinement s’impose ;

CONFINEMENT, le mot surgit dans le vocabulaire de tous : politiques, médias, et chacun d’entre nous ;

Une injonction : RESTEZ CHEZ VOUS

Plus un bruit : peu de voitures, plus les cris joyeux des enfants en recréation à l’école, juste au-dessus

Même pas un bruit de tondeuse dans les jardins …

Les oiseux ne sont pas confinés, ils s’en donnent à cœur joie

Comme un ouf : la course s’arrête

Mais l’isolement s’impose, lourd, pour combien de temps ? L’angoisse surgit, éclairs d’effroi

Se recentrer sur soi, à l’écoute du monde, sur la nature en plein essor : elle a tant de choses à nous dire, sa réponse au confinement des humains

Apprendre le « temps long »

Apprendre la distance avec ses proches,

Apprendre à créer, recréer du lien à distance

Apprendre à vivre avec l’incertitude

Avril : avec Andra, Camille et Pierre, l’équipe du festival, on reprend à distance : les nouveautés pour le festival, mise au point du ppt de lancement à envoyer aux associations, échanges en visio, mail etc… les moyens de communication qui nous restent 

Mais que deviennent les associations ? Ou êtes-vous ? Que faites-vous ? Comment allez-vous ?

Comme un cri dans le brouillard

Ca y est, je vous entends ! Non, je ne vous vois pas, mais on vous lit : merci d’avoir répondu à notre petite enquête : nous avons tant besoin de vos nouvelles

Nous poursuivons notre gros travail d’équipe

Ça y est, c’est lancé : les réunions en visio : une belle énergie collective, créatrice et créative

Ce n’est pas vain, vous voilà, toutes, au rendez-vous : plaisir de se retrouver, d’échanger, de construire ce festival ensemble, et fusent les idées

Enfin, de vos nouvelles en direct : consternée de savoir que certaines n’ont pu survivre en raison de l’arrêt leur activité économique, admirative de découvrir comment vous rebondissez, heureuse et curieuse de comprendre vos démarches pour vous ré inventer, soulagée de voir que votre détermination à construire ensemble est intacte, en dépit de la tempête, MERCI !

Les réunions de préparation s’enchaînent à distance, on y arrive, mais Il manque une dimension : la relation, dans l’espace, en vrai, et la relation de groupe ; sentir le frémissement de la création collective, percevoir l’adhésion ou pas au-delà des mots, tracer le chemin vers le « commun » : trouver, retrouver  à chaque instant la juste distance entre le commun et le singulier : mettre en lumière chaque association, tout en avançant vers le « faire ensemble » 

Juin : Ca y est, les réunions en présentiel sont possibles : des retrouvailles si nourrissantes

De nouveau, on travaille dans l’incertitude : nous savons tous que le risque d’annulation est là,

Mais l’énergie et la motivation ne faiblissent pas : merveilleux

Octobre : le programme du festival est prêt, il reste juste à l’imprimer ; le plan d’installation est validé ; c’est comme si on y  était déjà, notre imaginaire s’enflamme

Fin octobre, la décision tombe : le festival ne se tiendra pas, le virus a sévi une seconde fois.

Stupéfaction, même si on s’était préparés au risque

Que faire de tout ce travail ? De tout ce trésor commun ?

Comment le porter ensemble, à distance ?

Qu’offrir au public qui devait venir le 14 novembre à l’hôtel de ville ?

Les idées fusent, on se remet au travail en équipe : le quizz de personnalité solidaire, le carnet de vie associative, paroles d’associations déconfinées… Partager traces et mémoire de ce moment exceptionnel

Continuer à porter ensemble l’œuvre commune, soulagement…

Oui, en dépit du virus, les solidarités réinventent…

7 janvier 2021

Le plan S 

Et nous voilà repartis pour un deuxième confinement…La bonne nouvelle est que l’école continue cette fois-ci (seuls les parents peuvent le comprendre :)), donc le travail continue, ce qui est bien pour l’économie, mais aussi pour le moral. 

Je vais me souvenir, certes, des journées entières passées en visio, des heures enchaînées au téléphone et de petits instants de solitude dans le bureau improvisé à la maison. Je vais me souvenir bien évidemment d’un nombre infini de déclarations remplies, des masques, des mains craquelées à force de se laver. Je vais me souvenir des chiffres tristes, à tel point que mon fils de 5 ans me demande chaque soir le bilan des morts… et puis des questions sans réponse, toujours lui, qui veut savoir à tout prix quand on pourra à nouveau prendre l’avion pour voir les grands parents. 

Je vais me souvenir, certes, de tout cela. Mais ce que je veux retenir de cette expérience, c’est la détermination des associations qui ont cru jusqu’au bout dans un Festival qui n’a finalement pas pu avoir lieu, leur capacité de rebondir, la volonté des jeunes de retrouver, sous d’autres formes, ce « Festival perdu », le désir de continuer à faire ensemble, malgré les distances physiques. 

Je vais me souvenir bien sûr des plans A, B, C.… des hypothèses et scenarii plus ou moins heureux. Mais de tout cela, je veux retenir uniquement le plan S, celui d’une SOLIDARITE citoyenne essentielle pour construire le monde d’après et, pourquoi pas, pour rendre l’impossible possible. 

Andra, salariée à la Maison des solidarités locales et internationales

24 décembre 2020

Reconfinement, leçon d’adaptation à l’incertitude

Entre nous, nous avions déjà échangé sur ce que nous ferions si nous étions amenés à être reconfinés. Mais cela restait des suppositions. Quand le reconfinement a sonné, nous étions plus prêts que pour le premier au niveau des travaux de l’association. Nous avions anticipé la possibilité de faire des animations en présentiel comme en distanciel. Pour la plupart de nos projets, nous avions les outils pour se concerter à distance, continuer nos actions, lancer des ciné-débats ou des quiz en ligne…

Il n’empêche que certains projets, notamment ceux auprès du public pénitentiaire furent empêchés et, surtout, que l’humain nous manquait. Certains d’entre nous sont partis à la campagne puis revenus en ville au déconfinement, contents de croiser du monde, d’autres sont restés en ville puis finalement partis à la campagne pour être en famille ou au vert, une fois que cela fut possible, d’autres n’ont rien changé en attendant que ça passe, etc. Nos retrouvailles, masquées et à distance sanitaire, pour des projets que nous ne pouvions faire à distance : la mise sous pli du journal, notre projet avec les patients du Vinatier…. prenaient des airs de fête, nous nous retrouvions « en vrai ». 

Au-delà de la découverte de nos besoins de liens sociaux, cette pandémie nous a donné des leçons d’adaptation et de gestion de l’incertitude. Nous avons su tous ensemble réagir très vite à l’imprévu, adapter nos actions, se consulter autrement, anticiper l’incertitude et essayer de l’accepter. Et nous ne savions pas que nous avions ces ressources-là ! Pour beaucoup d’entre nous, cela a solidifié notre engagement, notre envie d’agir, nos liens avec l’association. D’autres au contraire ont eu besoin de se recentrer sur eux pour gérer au mieux cette période singulière. Dans tous les cas, on ressentait une solidarité, moins forte qu’au premier confinement car nous avions moins d’incertitudes, mais toujours présente, un soutien, une envie commune de faire quelque chose, que chacun aille pour le mieux dans cette période singulière. C’est une ambiance particulière.

Au TVB, nous retirons des évolutions constructives de cet événement. Nous avons publié des numéros spéciaux sur les personnes qui ont agi pendant le confinement et les leçons que nous pourrions en tirer. Nous avons aussi parlé d’autres sujets, nos adhérents nous ayant partagé le souhait de parler aussi d’autre chose que de la Covid-19. Mais surtout, les conférences de rédaction en visio nous ont permis d’ouvrir la rédaction à des personnes situées ailleurs qu’à Lyon. Depuis la Covid-19, nous avons des rédacteurs basés en Bretagne, à Paris, dans le sud mais aussi au Bénin, au Burkina, en Roumanie et cela donne une ouverture nouvelle, une richesse à nos articles. 

Cette pandémie nous a également permis de prendre un peu de temps et de recul pour faire évoluer le magazine, avoir plus de pages et des rubriques choisies par nos adhérents, plus de temps pour nos bénévoles. Certains outils numérique nous serviront aussi en animation en présentiel pour toujours plus d’interactivité. Et nous savons que finalement même si l’avenir est incertain, qu’il y aura des bonnes et des mauvaises choses, nous adapterons la forme de notre engagement mais pas son fond, nous agirons toujours, dans la mesure du possible, comme nous le pourrons, pour chercher des solutions à impact positif sur la société, l’environnement et le vivre-ensemble : notre objet social.

Témoignage de l’équipe du TVB