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10 novembre 2020

Témoignage d’élèves de primaire des écoles du Nyumakele, Anjouan, Union des Comores sur le retour à l’école après le confinement :

Au mois de juillet, on nous a annoncé que les écoles allaient être ouvertes par groupe. Les CM au mois de juillet, les CE au mois de septembre et CP au mois d’octobre.

Quand on est retourné à l’école, les cours n’étaient pas bien. On était obligé de porter des masques même en classe et c’était très ennuyant. Mais on était obligé de les porter pour se protéger. On s’asseyait seul.

Le plus dur, c’était de ne pas jouer pendant la récréation. On n’avait pas le droit de sortir dehors. On passait la récréation en classe. On se racontait seulement des histoires.

En classe, on s’assoyait un à un. Avant d’entrer en classe, on se lavait les mains. Tout le monde respectait les gestes barrières. Les directeurs étaient stricts pour le respect de ces gestes.

Nos parents nous achetaient le livre et les radios pour écouter l’émission et préparer l’examen d’entrée au collège. Nous avons eu beaucoup de chance. Nous avions oublié tout ce que nous avions appris à l’école après le confinement.

Sans ces émissions, nous n’aurions pas été capables de passer l’examen. Nous remercions donc toutes les personnes grâce auxquelles nous avons réussi notre examen.

Ecrit par Abdou Djanfar Ongojou, Fahama Mahamoud Comoni, Roihada Oussene ECMA, Saindou Abdouroihamane Adda, Fayizi Adinane Said Mrijou

9 novembre 2020

Témoignage d’élèves de primaire des écoles du Nyumakele, Anjouan, Union des Comores.

« La pandémie « coronavirus »

Depuis le deuxième trimestre, nous sommes restés à la maison à cause du
Coronavirus. Dans les villages, des médecins passaient dans chaque
quartier pour sensibiliser les gens et les enfants sur la maladie.

Nous avons appris que le coronavirus est une maladie très dangereuse qui tue des gens surtout les personnes âgées. Le médecin a dit que le virus attaque d’abord la gorge puis descend dans les poumons. Pour se protéger, il faut rester à la maison. Mais ce n’est pas seulement cela, il faut aussi se laver les mains régulièrement, porter un masque, rester à 1 mètre de son camarade.


A la télévision, nous voyons qu’Il y a beaucoup de gens qui meurent à cause de ce virus. Nous avons passé plusieurs mois à rester à la maison.
Nous n’avions rien à faire. Le plus dur c’est de ne pas pouvoir jouer.
Moi Andhroiou, quand j’ai entendu que la maladie est entrée aux Comores, j’étais très effrayée. Je n’avais qu’une seule chose dans ma tête, je pensais que j’allais redoubler en classe de CM2. J’étais triste quand je pensais que je ne ferais peut-être pas l’examen cette année. Moi Nouroiyda, j’ai eu la chance de faire partie des enfants de l’école Maeecha qui faisaient les cours à la maison.
Dans mon école, nous n’étions restés à la maison que pendant quelques semaines. Notre directeur nous avait convoqués à l’école, nous qui sommes dans la classe d’examen pour faire des cours de soutien. Nous étions divisés en groupe de 5. Les anciens élèves de notre école qui sont en terminale et nos enseignants s’étaient portés volontaires pour nous accompagner durant cette période de crise.


Du lundi au vendredi, nous avions un cours de soutien soit à l’école, soit à domicile pour préparer l’examen. A la radio aussi, il y avait une émission pédagogique qui était diffusée dans la semaine pour accompagner les élèves des autres régions qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école pour s’exercer et apprendre. Nous, élèves de Maeecha, nous avons eu la chance de recevoir chacun une radio pour écouter aussi l’émission et s’appliquer. »

Ecrit par Andhroiou Djamal, Nouroiyda Attoumane et
Saidat Sinane

22 décembre 2020

2020 s’achève : c’est le moment d’un bilan rapide. 3 associations, 2 en France et une au Honduras et 3 années vécues de façons très différentes. 


Le plus facile a été pour Honduras par Cœur : Adaptation au travail en vidéoconférences, y compris pour l’AG (succès mitigé !), mais pas de gros bouleversements lié au confinement.

Nos parrains ont continué leur soutien fidèle et nous avons pu respecter sans problème majeur notre engagement financier par rapport à l’association Hondurienne.


Année beaucoup plus difficile pour Tegucigalpa La Favorite, qui co-finance le projet. Elle tire ses ressources d’animations menées essentiellement à l’intérieur du Groupe Scolaire. Le confinement a fait tomber à l’eau tout le programme d’animations du printemps, et le re-confinement en a fait autant pour les animations de début d’année scolaire 20/21, sauf une à la toute fin de l’automne.

TLF a pu contribuer à la hauteur prévue car elle disposait de réserves mais celles-ci ont fondu au soleil. Les responsables enseignants comme élèves sont hyper mobilisés pour retrouver la cadence des années précédentes, si l’évolution sanitaire le lui permet.


Année terrible au Honduras, où les 9 millions d’habitants vivent dans des conditions très difficiles. Avec la Covid, le confinement dur (1 autorisation de sortie tous les 15 jours !) est en vigueur depuis mars, et à peine desserré depuis septembre. L’année scolaire 2020 (février-décembre)  a été entièrement perdue. Allez suivre des classes par Internet dans les bidonvilles ! 

Et début novembre, 2 ouragans majeurs en 10 jours (la norme était 1 tous les 22 ans au 20° s. et de 1 par an ces 5 dernières année) ont déversé presque 2 000 mm de pluie sur le nord du pays. Bilan provisoire au 22 novembre : 3.5 millions de sinistrés, 1 million d’évacués, 125 000 en hébergement d’urgence,  dont 50 000 le sont encore au 11 décembre, d’innombrables infrastructures détruites.

Le coût économique de ces 2 ouragans est estimé équivalent à l’impact du Covid sur l’année. Le taux de la population vivant en situation d’extrême pauvreté devrait passer de 60 % à plus de 70 %. Le taux de croissance va passer de 2.5% à – 10 % et il faudra 5 à 10 ans pour revenir au niveau 2019, si le réchauffement climatique ne fait pas à nouveau des siennes. 

Tegucigalpa a été touchée moins gravement que le nord, et le secteur où nous travaillions a été relativement épargnéLe projet La Cuesta 2, géré par Fuprodesh notre partenaire, est en fermeture administrative comme tout le reste. Nos deux éducateurs, confinés chacun dans son village, ont organisé depuis 9 mois des distributions de vivres aux familles bénéficiaires, à la place des repas servis aux enfants.

Beaucoup de mamans nous ont dit qu’elles ne savaient pas comment elles s’en seraient sorties sans notre aide. Notre équipe a télé-piloté, en relai des enseignants et avec l’aide des adolescents tuteurs, le travail scolaire des enfants pendant toute l’année. Ils n’ont pu éviter quelques décrochages, mais pour la plupart, les enfants n’ont pas perdu l’année scolaire.

Fuprodesh a vécu un conflit compliqué avec les propriétaires désireux de récupérer l’espace avant l’échéance 2023 et a du trouver une solution de remplacement peu confortable, et qui sera mise en œuvre … quand on sera autorisés à rouvrir.Mais cette période si dure a été l’occasion de plus de solidarité dans la communauté, et nous saurons nous appuyer sur ces progrès pour plus d’efficacité de notre projet.

Philippe pour Honduras par Cœur